Un chat vertueux

Origine de la collecte : Maroc
Illustration : Hamid Diani

Un chat, chargé d'apporter leurs déjeuners aux moissonneurs recueille un hérisson... Ce geste lui fera perdre sa queue !

 

Auteur : Aicha Ait Berri

Écouter le conte en français dit par Bahija Ben Barka

Écouter le conte en arabe marocain dit par Mustapha Ghanim

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Le texte du conte

Dans les temps les plus anciens, existait un chat vertueux, appelé « chat d’Ighnaïn ». Il était connu pour sa bonté, son intégrité et sa fidélité. Il était très apprécié dans son entourage. Comme il ne pouvait pas s’acquitter des travaux assumés par les hommes, la famille qui l’avait adopté l’affecta aux courses. Un jour d’été, il fût chargé d’apporter le déjeuner aux moissonneurs. Dans son panier, il avait une grande quantité de nourriture : pain, huile, beurre, miel, lait… Sur son chemin, il tomba sur un hérisson qui semblait souffrir. Il marchait péniblement en poussant des gémissements de douleur : « aïe, aïe, aïe… ». Il s’apitoya sur son sort, s’approcha de lui et lui proposa son aide :
- Que puis-je pour vous ?
Celui-ci, d’une petite voix à peine audible, le supplia :
- Âme charitable, je vous prie de me transporter jusqu’à ma demeure, elle est sur votre chemin. J’ai trop mal, je n’arrive pas à marcher.

Sans hésiter, le chat se pencha sur lui, le ramassa délicatement et le posa doucement au fond du panier. Une fois bien installé dans le panier, le hérisson se frotta les pattes. Il arbora un large sourire et se mit à saliver. Il jubila face à un tel banquet. Ce fut avec voracité, qu’il puisa dans le miel, le beurre… Une fois rassasié, il s’adressa à son bienfaiteur :
- Âme charitable, je vous prie de me déposer ici, je suis arrivé à destination. Je vous serai reconnaissant toute ma vie.

Mais avant de s’en aller, feignant une révérence en signe d’adieu, il prit soin d’enduire de beurre rance la queue du chat. Ne se doutant de rien, bercé par l’euphorie d’avoir accompli un geste charitable, le chat continua son chemin en chantonnant : « miaou, miaouou… ». Quand ils l’aperçurent, les moissonneurs tenaillés par la faim se précipitèrent à sa rencontre et lui arrachèrent le panier. Dès qu’ils y jetèrent un regard, ils se figèrent et échangèrent des regards consternés : il y avait très peu de nourriture. Ils interrogèrent le chat qui nia catégoriquement avoir puisé dans le contenu du panier.
- Si ce n’est pas toi, qui est le coupable à ton avis ?
- Je vous jure que je ne sais pas. C’est vraiment un mystère.

Décontenancés, les moissonneurs s’approchèrent du suspect à la recherche d’un indice qui prouve sa culpabilité. Il dût ouvrir la bouche : il n’y avait ni trace de nourriture ni odeur du beurre. On passa au crible fin ses pattes, il n’y eut rien à signaler. Mais dès que les nez flairèrent la queue, ils furent envahis par l’odeur du beurre rance et crièrent tous :
- C’est elle la coupable ! C’est elle la voleuse ! C’est ta queue !
Furieux contre sa queue, le chat se tourna vers elle, la secoua, lui fit mordre la poussière en lui disant :
- Quand tu me suivais et m’obéissais, je te reconnaissais mienne. À présent, tu oses me trahir et manger à mon insu, tu me fais honte espèce de chapardeuse. Je te renie ! Je te renie ! lui cria-t-il fou de rage. Et d’un coup de dents, il la cisailla. Comme une ordure, il la jeta loin de lui.

Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.

Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !

Le Maroc

(Royaume du Maroc)

Population : Les marocains et les marocaines. Plus de 30 millions d’habitants.

Langues : L’arabe et l’amazigh sont les deux langues officielles du Maroc. La langue maternelle des marocains est soit l’arabe dialectal ou la darija, soit la langue amazighe. Le français est parlé par une partie de la population, principalement dans les villes et dans les milieux instruits. L’espagnol est encore un peu parlé au nord du Maroc, plutôt par des personnes âgées. L’anglais prend peu à peu sa place en raison de son statut au niveau international.

Situation géographique : Le Maroc est un pays du Maghreb qui se trouve en Afrique du nord. Il est délimité à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la mer Méditerranée, à l’est par l’Algérie et au sud par la Mauritanie.

Superficie : 450 000 km² (et 710 000 km² en comptant le territoire discuté du Sarah Occidental)

Climat : Le climat au Maroc est méditerranéen au nord, atlantique à l’ouest et saharien au sud.

Capitale : Rabat

Hymne national : Hymne chérifien

Devise nationale : Dieu, la Patrie, le Roi

Monnaie : Le dirham marocain

IDH (Indice de développement humain) : 0,567, IDH moyen (chiffres 2010)

Indépendance : 2 mars 1956

Pour en savoir plus : Article « Maroc » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Maroc/132004

Drapeau: 
Drapeau du Maroc

Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.

Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".

L'arabe

Famille de langues : L’arabe est une langue sémitique de la famille des langues Afro-asiatiques.

Pour en savoir plus sur la famille des langues afro-asiatiques, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-afro-asiatiques

Nombre de locuteurs : plus de 200 millions de locuteurs.

Pays : L’arabe est la langue officielle de plus d’une vingtaine d’Etats, essentiellement en Afrique et en Asie.

Expansion : A partir du VIIe siècle, l’arabe connait une très forte expansion grâce à la propagation de l’Islam, la diffusion du Coran et la puissance militaire des Arabes.

Les formes principales : l’arabe dialectal et l’arabe classique. Les deux formes d’arabe sont fortement liées historiquement et idéologiquement.

  • L’arabe classique (aussi appelé arabe éloquent, arabe grammatical, arabe littéraire ou arabe du Coran) est une langue associée à la religion et à l’écrit. Prestigieuse elle est associée à la culture littéraire, à la science, à la technologie et à l’administration.
  • L’arabe dialectal et l’amazigh sont les langues parlées, utilisées dans la vie courante et véhiculent une culture populaire traditionnelle et contemporaine. L’arabe dialectal est le fruit de la fusion de l’arabe du VIIe siècle avec des parlers provenant des conquêtes militaires ainsi que des brassages de population des langues sud-arabiques, berbères, africaines, etc. Ces variétés dialectales sont extrêmement nombreuses et persistent dans le monde arabe à tel point que la compréhension devient quelques fois difficile. Ceci est surtout vrai pour l’arabe dialectal des pays du Maghreb et de la Méditerranée par rapport à celui du Proche-Orient.
  • L’arabe dialectal du Maghreb : Le parler algérien, marocain et tunisien, est un dialecte composé d’arabe et de l’amazigh (ou berbère). Malgré les nuances, ces trois pays se comprennent entre eux. Si l’arabe s’est imposé, le berbère se parle couramment dans les trois pays et demeure une langue vivante. Tout comme les langues ont essaimé entre elles, les récits qu’elles véhiculent sont les mêmes. En tendant l’oreille on reconnait des mots arabes dans le berbère tout comme on reconnait des mots berbères dans l’arabe ! On parle alors de personnes arabophones et berbérophones.

Le français

Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.

Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes

Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.

Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.

Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.

Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.

Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.

Bahija Ben Barka

conteuse marocaine

Bahija Ben BarkaEnseignant l’arabe en France puis le français au Maroc, animant des ateliers autour du conte dans des écoles, adaptant des contes en spectacles bilingues, Bahija Ben Barka est une conteuse qui fait sans cesse des allers-retours entre les deux rives de la méditerranée pour créer un pont entre les cultures.

conteuse marocaine

Bahija Ben BarkaEnseignant l’arabe en France puis le français au Maroc, animant des ateliers autour du conte dans des écoles, adaptant des contes en spectacles bilingues, Bahija Ben Barka est une conteuse qui fait sans cesse des allers-retours entre les deux rives de la méditerranée pour créer un pont entre les cultures.

Mustapha Ghanim

conteur marocain

Mustapha GhanimEnseignant en école primaire à Beni Mellal (Maroc), Mustapha Ghanim fréquente depuis 20 ans le milieu du théâtre en tant qu'acteur, professeur, auteur et metteur en scène. Il est directeur artistique de la troupe théâtrale Abou El Haytam à Beni Mellal. Il réalise régulièrement des performances en tant que conteur et animateur pour les enfants, mais c'est pour Conte-moi qu'il enregistre pour la première fois.

Aicha Ait Berri

auteur marocaine

Aicha Ait Berri

Aicha Ait Berri est une autodidacte qui a débuté sa carrière en tant qu’institutrice pour atteindre le grade d’inspectrice principale de l’enseignement secondaire. Elle milite au sein d’associations pour la reconnaissance et la valorisation de la langue et la culture amazighes, pour les droits de l’Homme en général et ceux des femmes en particulier. Cofondatrice de l’association OCADD, elle est actuellement, vice présidente chargée de la recherche. Elle est aussi présidente de l’association des femmes de la montagne. Bien des articles parus dans les journaux locaux et nationaux, des poèmes reflètent bien cet engagement. Par ailleurs, elle travaille pour la sauvegarde du patrimoine culturel en déperdition et prépare une thèse de doctorat sur la cérémonie de mariage et l’oralité chez les Ait Soukhmanes , tribus du Moyen Atlas.

Commentaires

Bravo conte intéressant !

Bravo conte intéressant !

Belle histoire

Belle histoire

Très rigolo super

Très rigolo super bah ici ben baraka

Mes enfants ont beaucoup aimé

Mes enfants ont beaucoup aimé cette histoire

très beau conte

très beau conte

Bien

Très splendide.

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