Les sabots de la tortue

Origine de la collecte : Guyane
Illustration : Frédérique Warin

Il y a longtemps, la tortue avait de beaux sabots qui lui permettaient de courir très vite. Mais la biche a un jour usé de malice pour voler les sabots de la tortue pendant que celle-ci se régalait de pois sucrés…

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Le texte du conte

Il y a très longtemps, la tortue courait encore très vite. Elle avait de beaux sabots qui brillaient au soleil. Mais voilà qu’un jour elle trouve un pied de pois sucrés dans la forêt. Elle se déchausse, monte dans l’arbre, s’installe entre deux branches et se met à manger les pois sucrés.

Voilà que la biche passe par là. Elle aperçoit les beaux sabots de la tortue. Elle s’arrête, elle regarde en haut et voit la tortue qui mange des pois sucrés.
La biche lui dit : « C’est toi qui es là ? Que fais-tu en haut ? »
- Oui, c’est bien moi. Là, je mange des pois sucrés, lui répond la tortue.
- Casse m’en quelques-uns pour que je puisse y goûter moi aussi, demande la biche.
La tortue lui réplique : « Monte si tu veux ! »
- Je ne peux pas, je ne sais pas monter, lui répond la biche.

Tout en parlant, la biche a pris les sabots de la tortue. Elle les a même essayés. Elle dit alors :
« Ces sabots qui sont au sol sont bien à toi ?
- Oui, ils sont bien à moi, ne les chausse pas, ils te feront courir », lui répond la tortue.
La tortue continue à manger ses pois sucrés. Soudain, elle entend la biche courir et se met à crier : « Eh ! Rapporte mes sabots ! »

Après avoir fait un tour, la biche revient au point de départ. Elle dit : « Tes sabots me vont très bien, je cours très bien, c’est la première fois de ma vie que je cours très vite. »
La tortue demande à la biche de retirer ses sabots. La biche ne l’écoute pas.
La tortue dit : « Je t’ai dit de retirer mes sabots, biche ! »
La biche répond : « Je vais les essayer encore une fois. »
La biche court en poussant des cris de bonheur, s’éloigne de la tortue postée dans l’arbre à pois sucrés, part avec les beaux sabots… et ne revient plus.

La tortue a le cœur brisé et se met à pleurer. Elle descend doucement mais comme elle est maladroite, elle perd l’équilibre. Elle tombe par terre et roule au sol. Les graines de pois sucrés se collent sur ses pattes et sur son cou.

Depuis ce jour-là, la tortue n’a plus couru. Des points jaunes sont apparus sur ses pattes et sur son cou. Elle est devenue lente. Quant à la biche, elle a continué de courir très vite jusqu’à aujourd’hui.

Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.

Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !

La Guyane

Population : Les Guyanais et les Guyanaises. Plus de 260 000 habitants (source Insee).

La Guyane est un département français multiculturel avec une population très diversifiée. On y compte plus de 25 groupes ethniques ayant chacun leur langue et leur culture propres : les Amérindiens, la population d’origine africaine, les Européens, les immigrants asiatiques et quelques autres ethnies (Libanais, Brésiliens, Haïtiens, Surinamiens).

On distingue les Créoles, qui constituent le groupe culturel guyanais le plus important (40%). La plupart d’entre eux habitent généralement sur le littoral (villes de Cayenne, Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni et Mana).

La population bushinengé, ou Noirs Marrons : il s’agit principalement des Bonis, des Djukas, des Paramakas et des Alukus. Les Noirs Marrons sont les descendants d’anciens esclaves surinamiens en rébellion, qui avaient décidé de retourner vivre, comme leurs ancêtres, dans la forêt. C’est en raison de leur mode de vie en forêt qu’on les appelle les «bush negroes» ou « Busi nengee » pour les identifier. Les Bushinengés vivent surtout sur les rives du fleuve Maroni (ou l’un de ses affluents) qui délimite la frontière entre le Surinam et la Guyane française.

Les Amérindiens, répartis en six ethnies (les Arawaks, les Palikurs, les Galibis, les Wayanas ou Roucouyennes, les Oyampis ou Wayampis, et les Emerillons) vivent majoritairement au sud du pays.

La population chinoise est arrivée en Guyane au XIXe puis au XXe siècle.

Les Hmongs, fuyant la répression à la fin de la guerre d’Indochine, arrivent quant à eux à partir de 1977. Ils représentent environ 2 000 personnes regroupées sur les communes de Cacao et Javouhey.

Enfin, les Français originaires de l’Hexagone représentent environ 12% de la population.

Langues : Le français est la langue officielle de la Guyane française et représente la langue maternelle de 10% de la population venant de métropole, ainsi que de certaines parties bilingues de la population (en particulier à Cayenne). Il existe néanmoins de nombreuses langues très différentes les unes des autres, parlées par les diverses populations guyanaises :
- les langues amérindiennes (arawak ou lokono, emérillon ou teko, kali’na, palikur, wayana et wayampi) parlées par moins de 5% de la population ;
- les langues créoles à base lexicale française (créole guyanais, créole haïtien, créole martiniquais, créole guadeloupéen, créole de Sainte-Lucie), qui représentent la langue maternelle d’environ un tiers de la population ;
- les langues créoles à base lexicale anglaise (aluku, ndyuka, pamaka et sranan tongo), parlées par plus d’un tiers de la population (mis à part le sranan tongo, langue maternelle d’une très faible partie de la population guyanaise) ;
- la langue créole à base anglaise (saamaka), parlée par environ 10 000 personnes ;
- les langues européennes (français - 10% de la population, portugais du Brésil - entre 5 et 10% de la population, anglais du Guyana - 2%, néerlandais, espagnol) ;
- les langues asiatiques (hmong et chinois) représentant un peu plus d’1% de la population.
Source : Archives Audiovisuelles de la Recherche, 2007.

Situation géographique : La Guyane française est un département français d’outre-mer situé au nord-est de l'Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil. Sa population se concentre essentiellement le long du littoral et aux bords des grands fleuves et de leurs estuaires. Tout l’arrière-pays est couvert de vastes forêts tropicales humides.

Superficie : D'une superficie de 86 504 km², soit à peu près la même que le Portugal, la Guyane française est le plus grand département français d'outre-mer (équivalent à 16 % du territoire de l’Hexagone).

Climat : Le climat est équatorial. La température reste constante toute l'année : en moyenne 26 °C. Le rythme des saisons n’est marqué, dans cette région équatoriale, que par les pluies. Il existe quatre saisons : en janvier et février, c'est la petite saison des pluies, qui allie soleil et averses tropicales. De mars à mi-avril, c'est la petite saison sèche, encore bien ensoleillée. De mi-avril à fin juin, c'est la grande saison des pluies. La saison sèche s'étend de juillet-août à novembre.

Ville chef-lieu : Cayenne.

Hymne national : La Marseillaise.

Devise nationale : Liberté, Egalité, Fraternité.

Monnaie : L’euro.

Pour en savoir plus : Article « Guyane » du Larousse :http://www.larousse.fr/encyclopedie/departement/Guyane_973/122825

Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.

Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".

Le français

Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.

Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes

Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.

Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.

Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.

Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.

Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.

Eugène Mac Intosch

Conteur guyanais

Eugène Mac Intosch

Eugène Mac Intosch porte d’abord les histoires dites par son père et sa grand-mère du temps de son enfance. Plus tard, il est formé au métier de conteur par le conteur martiniquais Jean-Claude Duverger et par Franck Compper, ainsi que par Martine Palton et peut enfin, à son tour, partager l’héritage qui lui a été transmis.

Eugène nous livre les récits entendus pendant son enfance tout en s’adaptant à l’environnement qui l’entoure. Il intègre dans ses contes des phrases en kali’na, créole, français et sranan tongo. On peut l’entendre dans divers lieux tels que les écoles, la bibliothèque de St Laurent du Maroni ou les festivals. Le conte revêt pour lui une grande importance et allie évasion et divertissement tout en transmettant une leçon de vie.

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