Le jeune homme et le lion

Origine de la collecte : Mauritanie
Illustration : Yacouba Diarra

Un jeune citadin retrouve le village de ses ancêtres. Il s’y marie et déclare qu’il n’a pas peur du lion. A la vue du lion, il s’enfuit en laissant derrière lui sa femme et son enfant.

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Le texte du conte

Il était une fois un jeune citadin qui n’avait jamais quitté sa ville et qui décide un jour de visiter le village de ses ancêtres, un petit village perdu dans la campagne, situé près d’une grande forêt. Dans cette forêt, il y avait beaucoup d’animaux sauvages et surtout des lions. Le jeune homme n’avait jamais vu de lion ni à la télévision, ni en photos. Il faut dire que ces produits de la modernité n’étaient pas connus dans ces temps-là chez nous.

Les gens de ce village n’allaient jamais dans la forêt, à cause des lions. On raconte même que, quand les lions rugissaient dans la forêt, les portes des maisons claquaient, les canaris et les marmites se renversaient et tous les gens se terraient dans leur maison.

Un beau matin, donc, le jeune citadin qui s’appelait Demba débarque dans le village de ses ancêtres, et fait vite connaissance avec tout le monde, et surtout avec Fatou, une belle jeune fille qui était une de ses cousines lointaines. Les fiançailles ne durent pas longtemps, ils décident de se marier. Après quelques jours de noces, Demba retourne en ville.

Une année plus tard, il décide de retourner au village pour s’y installer définitivement avec Fatou et leur enfant. Pour marquer sa venue et montrer sa bravoure, il propose à sa femme une promenade dans la forêt. Cette dernière, surprise, lui dit :
- Mais tu es fou, tu veux que les lions nous dévorent tous les deux.
- Tu vas voir que moi je suis un homme, je ne suis pas comme les poltrons de chez vous. Suis moi et amène avec toi notre fils, dit Demba.
La mort dans l’âme, Fatou obéit à son époux.

Arrivés à l’orée de la forêt soudain un chacal sort d’une touffe d’herbes et file devant eux. Demba se met à crier :
- Ah, ah tu vois, les lions, quand ils me voient, ils détalent.
- Mais ce n’est pas un lion, dit Fatou.
- C’est quoi ? demande Demba.
- C’est un chacal, répond Fatou.
- Qu’importe, dit Demba, tu vas voir !

Quelques moments après, c’est au tour d’une hyène de détaler devant eux. Demba saute et dit :
- Ce n’est pas un chacal, c’est un lion, il est plus grand !
- Doucement, dit Fatou, ce n’est qu’une hyène.

Après avoir longuement marché sans voir de lion, Demba propose à sa femme de se reposer à l’ombre d’un acacia. Fatou aménage de la place sur le sol pour son enfant qui commence à dormir. Elle se couche derrière l’enfant, Demba fatigué fait de même. La brise et la fraîcheur de l'ombre aidant, ils s’endorment tous.

Pendant ce temps, un lion arrive et s’installe sous un arbre à quelques pas d’eux. Le bébé se réveille le premier. Il voit l’animal et à quatre pattes s’approche de lui, et commence à jouer avec sa queue. Fatou à son tour se réveille et aperçoit son enfant en train de jouer avec le lion !

Elle réveille son mari et lui dit :
- Notre enfant est en danger, il joue avec le lion. Demba se redresse, fixe l’animal et dit :
- C’est ça un lion ?
- C’est ça même, répond Fatou.

Aussitôt Demba commence à retrousser le bas de son pantalon. Fatou lui demande alors :
- Tu vas sauter sur lui ? Demba fait non de la tête et retrousse les manches de sa chemise.
- Tu vas le frapper avec un bâton ? demande à nouveau Fatou.
Il fait non de la tête et dit à Fatou :
- Donne moi la main.
- Tu vas fuir ? questionne Fatou.
- Oui, s’il plait à Dieu, répond Demba.
- Et notre fils ? dit Fatou en pleurant.
- On en fera un autre, crie Demba qui a déjà commencé à courir.

Mais heureusement pour le bébé, ce n’était pas un lion mais une lionne, qui lui avait même donné un peu de son lait.

Mon conte est fini, celui qui respire le premier ira au paradis.

Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.

Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !

La Mauritanie

(République islamique de Mauritanie)

Population : Les mauritaniens et les mauritaniennes. Plus de 3 millions d’habitants.

Langues : L’arabe classique est la langue officielle de la Mauritanie (depuis 1968). La langue nationale la plus parlée en Mauritanie est le hassanya, qui est l’arabe dialectal local. Les autres langues nationales sont le peul (poular), le soninké et le wolof. Le français a été une langue officielle jusqu’en 1991, il garde aujourd’hui une certaine influence.

Situation géographique : La Mauritanie est un pays du Maghreb, du nord-ouest de l’Afrique. A l’Ouest : l’océan Atlantique (600 km de côte). Au nord : Sahara Occidental et l’Algérie. A l’est : le Mali. Au sud : le Mali et le Sénégal.

Superficie : 1 030 700 Km²

Climat : Le climat de Mauritanie saharien au nord et sahélien au sud, est généralement chaud et sec.

Capitale : Nouakchott

Hymne national : Nachid al-watani

Devise nationale : Honneur Fraternité Justice

Monnaie : L'Ouguiya

IDH (Indice de développement humain) : 0,433, IDH faible (chiffres 2010)

Indépendance : 28 novembre 1960

Pour en savoir plus : Article « Mauritanie » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mauritanie/132366
 

Drapeau: 
Drapeau de la Mauritanie

Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.

Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".

Le wolof

Famille de langues : Le wolof est une langue du groupe ouest-atlantique de la famille des langues Niger-Congo.

Pour en savoir plus sur la famille des langues Niger-Congo, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-niger-congo

Nombre de locuteurs : environ 10 millions locuteurs sur un total de 12 à 13 millions de Sénégalais. Il y a des endroits du pays où le wolof n’est pas compris ou n’est pas parlé : Casamance (pays diolas et mandingues), certaines parties du pays sérère dont les îles du Saloum, Sénégal oriental (populations Tenda : Bassari, Boïn, Bedik, Koniagui, Badiaranké), une partie du pays soninké.

Pays : Le wolof est une des langues nationales au Sénégal, elle est parlée principalement au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie.

Origine : Le wolof a une parenté très ancienne avec le peul. Le wolof a également des liens avec une autre langue du Sénégal : le sérère.

Sur la parenté entre les langues peul, sérère et wolof, Senghor écrit dans la préface du « Dictionnaire Sereer-Français » du Rd Père Léonce Crétois (6 tomes ronéo, Dakar, CLAD, 1972 – 1977) : « C’est que le serer, au dire de Maurice Delafosse – et l’hypothèse semble vraie – nous présente l’état le plus archaïque d’une ancienne situation, où les peuples « sénégalo-guinéens », dont les Peul, Wolof, Sérère, et diola, parlaient la même langue ». (T 1, pp. 1 et 2).

Pour en savoir plus sur le wolof (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/le-wolof

Le français

Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.

Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes

Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.

Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.

Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.

Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.

Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.

Mamadou Sall

conteur mauritanien

Mamadou SallCe « piroguier du désert », fils d’un père d’origine halpoular et d’une mère wolof, est né à Keur Mour, un village situé au bord du fleuve Sénégal. Mamadou Sall est invité dans de nombreux festivals en France, en Europe et en Afrique. Arrivé au conte par la « force du destin », Mamadou Sall raconte les histoires traditionnelles qu’il collecte, abordant la diversité de la culture orale de l’Afrique de l’Ouest.

Pour en savoir plus : http://mamadou-sall.monsite-orange.fr/

Commentaires

J'aime ce conte

J'aime ce conte du jeune homme et du lion.

Oui c'est un beau conte

Oui c'est un beau conte pour moi

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