L'orphelin et les méchants villageois

Origine de la collecte : Mali
Illustration : Yacouba Diarra

Un vieil homme très riche sur le point de mourir, confie son fils unique à un arbre afin que ce dernier le conseille dans ses choix. Les villageois, attirés par l'appât du gain, abattent l'arbre grâce auquel le jeune homme revenait chaque fois en vie de ces expéditions. Mais cela ne leur profitera pas…

 

Auteur : Ousmane Diarra

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Le texte du conte

Il était une fois, dans un village, un homme riche, très riche, qui possédait beaucoup de troupeaux de vaches, de chèvres et de moutons. Il n’avait qu’un seul enfant, un garçon, encore très jeune dont la mère était morte après lui avoir donné la vie !

Quand le vieil homme sentit venir sa propre mort, il s’inquiéta : qui allait conseiller son fils afin qu’il ne se fasse pas dévorer par les vers mangeurs d’homme, les vers mangeurs d’hommes qui migraient entre les deux grandes rivières où chaque jour, il allait abreuver ses troupeaux ? Les villageois n’allaient pas le faire. Au contraire, ceux-ci jubilaient déjà à l’idée de le voir mourir et son jeune fils le suivre dès le lendemain, dévoré par les vers mangeurs d’hommes. Ils allaient se partager ses troupeaux !

Il alla confier son garçon à un arbre, un vieux caïlcédrat :
- Je vais mourir, dit-il. Je te confie mon fils afin que tu le conseilles.
Puis il mourut.

Le matin, avant d’amener ses troupeaux au pâturage, le jeune garçon vint chanter à l’arbre :
- Mon père m’a confié à toi, grand caïlcédrat. Dois-je conduire mes animaux à Toubalitou ? Ou dois-je les amener à Diabalidia ?
L’arbre secoua trois fois ses lourdes branches chargées de feuilles et laissa entendre :
- Va à Toubalitou. Ne va pas à Diabalidia. Les vers mangeurs d’homme seront aujourd’hui à Diabalidia !
Il amena ses animaux à Toubalitou et vers le soir, retourna sain et sauf au village.

Les villageois étaient étonnés et furieux. Quelqu’un devait conseiller le garçon pour qu’il ne se fît pas manger par les vers ! Ils allaient trouver qui. Ce fut un chasseur qui s’en chargea et leur rapporta le secret. Ils abattirent l’arbre, le brûlèrent et jetèrent la cendre dans le fleuve.

Quand l’orphelin vint pour lui demander conseil, il ne vit rien. Il pleura et chanta quand même sa chanson. On ne savait rien. Ce fut une tourterelle qui lui répondit. Et de nouveau, il rentra au village saint et sauf. On s’étonna de nouveau. On était furieux contre le chasseur. Il leur avait menti.

Le chasseur leur révéla de nouveau le secret et leur promit de tuer la tourterelle. Il ne le put jamais. Il devint fou et court de nos jours encore en tirant des coups de feu contre le ciel qu’il prend pour sa tourterelle.

C’est aussi depuis ce jour que les hommes et les femmes sages disent à leurs enfants de ne jamais tuer une tourterelle.

Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.

Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !

Le Mali

(République du Mali)

Population : Les maliens et les maliennes. Plus de 14 millions d’habitants.

Langues : Le français est la langue officielle du Mali, elle est celle utilisée par l’état, l’administration et l’enseignement. Le bambara est pourtant la langue la plus parlée (par environ 80% de la population). Une trentaine de langues est parlé au Mali, dont une dizaine par plus de 100 000 personnes. Les autorités maliennes ont reconnu 13 langues nationales : le bambara, le bobo, le bozo, le dogon, le peul, le soninké, le songoy, le sénoufo-minianka, le tamasheq, le hasanya (arabe dialectal), le kasonkan et le maninkakan.

Situation géographique : Le Mali est le plus grand pays de l’Afrique de l’ouest. A l’ouest : la Mauritanie et le Sénégal. Au nord : l’Algérie. A l’est : le Niger. Au sud-est : le Burkina. Au sud : la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Superficie : 1 241 300 km²

Climat : Le climat malien se caractérise par trois saisons : une saison sèche (mars à juin), une saison des pluies ou hivernage (juin à septembre) et une intersaison ou saison froide (octobre à février) avec un vent saharien desséchant : l’Harmattan.

Capitale : Bamako

Hymne national : Pour l'Afrique et pour toi, Mali

Devise nationale : Un peuple, un but, une foi

Monnaie : Le Franc C.F.A.

IDH (Indice de développement humain) : 0,309, IDH faible (chiffres 2010)

Indépendance : 22 septembre 1960

Pour en savoir plus : Article « Mali » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mali/131330

Drapeau: 
Drapeau du Mali

Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.

Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".

Le bambara

Famille de langues : Le bambara est une langue mandée.

Pour en savoir plus sur la famille des langues mandées, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-mandees

Les Bambaras sont eux-mêmes des mandés, ils ont les mêmes cultes et la même histoire.

Les Malinkés (les habitants du lieu de règne de l’empereur (capitale, province) aiment à dire que le bambara est la langue des tondjons (c’est-à-dire les militaires) : ces derniers, par souci d’économie, aiment à contracter les mots. C’est ainsi que « koko » (le sel) chez les malinkés devient « Kwa » chez les Bambara, de même que « moko » (être humain, l’homme donc) devient « maan » chez les Bambara (on dit « Ma »).

Nombre de locuteurs : plus de 9 millions de locuteurs, principalement au Mali.

Pays : Le bambara est la langue la plus parlée au Mali (plus que le français, qui est pourtant la langue officielle). Le bambara ou ses dialectes sont également parlés dans les pays voisins du Mali : au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire en Guinée et au Sénégal.

Expansion : Le bambara doit son expansion au commerce, à l’histoire, à la démographie et à plusieurs autres facteurs économiques.

Pour en savoir plus sur le bambara (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/le-bambara

Le français

Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.

Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes

Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.

Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.

Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.

Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.

Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.

Ousmane Diarra

conteur malien

Ousmane DiarraEnfant, il dévorait les caisses d’ouvrages livrées par la Croix-Rouge dans son village de Bassala dans les brousses maliennes. Diplômé de l’Ecole normale supérieure de Bamako (Maîtrise de lettres modernes). Il est actuellement bibliothécaire au Centre culturel de Bamako. Nouvelliste, poète et romancier, Ousmane Diarra est également auteur de livres pour la jeunesse et conteur.

"Néné et la chenille" (Edicef, le Figuier, 1999). "Vieux lézard" (roman, Editions Gallimard, 2006). "Pagne de femme" (Gallimard, 2007). "Le rêve du grand calao" (Le Figuier, 2011).

Commentaires

Bravo !

Joli travail ! Merci d'avoir partagé !

il était une fois un orphelin

il était une fois un orphelin qui vivait avec sa marâtre. Quand il était l'heure de manger, elle donna à sa fille de l'eau et à l'orphelin de l'huile et dit : "celui qui a sa main sèche va commencer à manger"

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